SOLDISSIMAUX

Publié par Vent d'Autan le

Quête insensée de cette frénésie de la possession. Syndrome de l’achat compulsif. Soif de nouveautés.

Le grand déballage hivernal venait tout juste de démarrer en fanfare pour un long et douloureux marathon du portefeuille. A chaque coin de rue, tous les étals achalandés à outrance, aguichaient les gogos venus en masse pour communier à la grand’ messe commerciale. La ruche butineuse, sur le pied de guerre, une fois de plus était au rendez-vous.

Sans vergogne, leurs lots exceptionnels de surplus, d’invendus, de passés de mode, passés de saison et passés dont ne sait quoi s’offraient en pâture aux plus offrants. Soldes dantesques, démarques incroyables, rabais à tout casser, déstockages en or massif, offres exceptionnelles, ventes privées, occasions à ne pas manquer, privilèges clients. Les qualificatifs les plus farfelus se tiraient la bourre pour faire briller toujours plus le fabuleux miroir aux alouettes. Provocateurs à souhait,  Les chiffres format géant pour presbytes à venir, s’affichaient en caractères si gras que certains aficionados du genre en étaient rendus à lécher les vitrines…

Plein, trop plein, toujours plus, encore plus, à profusion, jamais rassasiés, jamais repus.

Avoir des quantités de choses qui donnent envie d’autre chose.

Possession d’absolu, avoir au lieu d’être. Cet avoir peut-il combler les manques ?

On nous fait croire que le bonheur c’est d’avoir de l’avoir plein nos armoires dérisions de nous dérisoires.

Quête insensée de cette frénésie de la possession. Syndrome de l’achat compulsif. Soif de nouveautés. Spirale sans fin d’obsolescences programmées. Dérives consommatrices d’une société en perte de sens. Fascination pour l’acquisition qui crée l’illusion. L’illusion en lieu et place de sensations. Si la Nature a une sainte horreur du vide,  l’homo sapiens du 3° millénaire en fait sa raison de vivre, son totem fétiche. Encore et toujours plus !

 Quand la fièvre acheteuse tourne à plein régime, comment s’extraire de sa dépendance abusive ? Vide, je te plains. Plein, je te vide !

Foule sentimentale On a soif d’idéal Attirée par les étoiles, les voiles Que des choses pas commerciales Foule sentimentale Il faut voir comme on nous parle  comme on nous parle …            

Catégories : Bourrasques