LEUR BOUCHE IMPIE A VOMI CE BLASPHÈME
Apologie de la démesure, louange des terres obscures. La haine, sans cesse de ce monde. Pourquoi se ranger derrière l’étendard de la barbarie ? La paix, comme seule antidote.
Au quatre coins du monde la clameur incendie la pénombre. Sans soleil, sans bleu de ciel, le déluge issu des décombres. Projectiles et brasiers de flammes. À feu et à sang, une fois de plus, une fois encore le monde se trouve décevant, à la mesure de ses prétentions bellicistes. Ni salut, ni repentance. Les hommes sont maudits, sommés au massacre.
Au bout du tunnel, le néant et la mitraille qui fièrement bombe le torse. Cette rage fanatique qui prospère dans la fureur des ténèbres jusqu’à se confronter à la tragédie du destin. Celle qui, en sursis perpétuel, se terre en arrière plan dans les replis de l’exaltation mystique. Terreau des outrances et des blasphèmes. La rémission des pêchés en guise de paradis perdus. Tu ne tueras point!
Sombres tourments qui enflamment les passions les plus exacerbées avec en ligne de crête la tentation de semer le doute en tourbillon de forçats. Et la prophétie des damnés qui se perpétue jusqu’au bout, jusqu’à nous. Implacable. Insoluble. Ces regards d’enfant entre perçus dans les abîmes de la détresse. L’innocence des âmes, sans arrêt en équilibre.
Cette sévérité qui scelle le sceau de nos entrailles, nourrie de mensonges, d’hypocrisie et de félonie, pour tant de vies sacrifiées aux visions barbares. Le temps des croisades revenu, crucifié au sommet du mont Golgotha. Un sort, un destin, une ligne de front.Une nouvelle saison en enfer.
Vies de chiens en berne à aboyer à la lune, tandis qu’au loin passe la caravane des rêves échoués, carcasses éclaboussées. Sur le pan des ruines encore fumantes, l’ombre projette le brasier des jours fauves. Chimères, illusions et faussetés, à nouveau les démons sortis de l’ornière des charniers.
Quelle que soit la couleur de peau, quelque que soient les veaux d’or idolâtrés, rien ne justifie que périssent des vies au nom de quelconque vindicte barbare. Des carapaces et des armes. Du sang et des larmes. Profane et sacré. Pronostic viral engagé. Les jours sont comptés. Crimes de sang, apologie du néant.
