PARMI L’ÉCHANCRURE DES JOURS

Publié par Vent d'Autan le

« Deux hommes regardent par une fenêtre. L’un voit de la boue, l’autre voit les étoiles. » Oscar Wilde

À l’arrière de la fenêtre dérobée, la pudeur des jours mise à nue. Jours sans faîte, jours sans gloire. Jours sans. Cent jours à scruter lascivement le défilé des heures puériles. Rien qui ne déborde du cadre habituel de la transparence vitrée. À peine cet écrin de buée comme un brouillard d’automne qui prête à confusion. 

De l’aube jusqu’au crépuscule, à bras le corps l’incessant ballet de lueurs diffuses pour mieux accrocher la lumière à l’architecture sophistiquée. Impossible d’échapper à cet harmonieux équilibre de sérénité. Le regard qui s’attarde longuement sur les aspérités de chaque instant niché en de versatiles anfractuosités.

En roue libre l’envers d’un décor emprunté à l’insolence d’un savant mélange de paillettes de vernissage. Fenêtre feinte détournée en trompe l’œil, à la façon d’un tableau abstrait à peine esquissé. Finesse des traits, transparence des éclats, à l’embrasure des coïncidences une attention aiguë au sens du détail.

Un brin campagne, un jardin sauvage parsemé de roseaux et de cheveux d’ange. Un rien rétro, une allée pavée de dalles bleues élimées par l’étoffe des pas. Savamment sublimée une terrasse en contrebas où parfois l’on déguste un café. En totale harmonie une table de marbre veiné au piétement en fonte. Mises en scène, deux chaises de bistrot élégantes et raffinées, cannage de tiges de rotin.

Installée sous la pergola de fer patinée par l’usage des temps, cette sublime draperie de glycine à la personnalité authentique. Ambiance raffinée de la poésie déployée en filandreuses guirlandes florales. Comme un instant de quiétude à l’abri du manège de la vie. Même si l’on ne le voit pas, le passage est bien là, de l’autre bord de l’impertinence des jours.

Catégories : Songes