PAYS DE COCAGNE-IN EMINENTI

Publié par Vent d'Autan le

©Vent d’Autan

Dans le secret des pierres, source inépuisable de récits, la mémoire des hommes reste ancrée au plus profond des vestiges de l’Histoire, éternelle.

Jadis ville phare du triangle d’or ( Albi, Toulouse, Carcassonne ), réputée pour son commerce du pastel, or bleu de l’Occitanie, la belle occitane livre au fil des jours, la nonchalance de sa douceur de vivre.

Siège de la petite cité épiscopale albigeoise, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2010, Sainte Cécile, anciennement nommée Sainte Croix, posée sur un piton rocheux dominant les eaux parfois tumultueuses de la rivière sauvage Tarn, impose sa silhouette massive, en monolithe architectural, symbole de la toute puissance de l’Église catholique et du pape, face à l’hérésie cathare qui, au cours du moyen âge, s’est constituée en opposition spirituelle.

L’ÉPOPÉE CATHARE

Les albigeois voulaient suivre la voie des apôtres, se penser et se manifester comme la vraie église du Christ et vivre leur foi comme les tous premiers chrétiens. Rejetant les sacrements de l’Église, ils reprochaient au pape et au clergé, opulence et corruption. Tandis que l’Église romaine les appelle les hérétiques, eux se dénommaient les bons hommes et les bonnes femmes.

Sombre destinée de ce peuple, promis aux Enfers et damnations, qui prônait amour, tolérance et partage. Le pays de la langue d’Oc a été marqué par la seule croisade effectuée en terres chrétiennes: la croisade Albigeoise. Épisode le plus tragique et le plus douloureux de la persécution religieuse et politique contre les cathares, qui marquera du sceau de l’infamie, les exactions de la pire des abominations.

Sous la férule de l’Inquisition médiévale, postulat de cruauté et de barbarie, le massacre organisé d’un territoire pillé et violé sous la vindicte de la croix et la bannière. Sièges, pillages, saccages, bûchers, l’extermination systémique de tout un peuple, d’une langue, d’une philosophie de vie.  « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens!» Génocide du grand peuple d’Occitanie.

La damnable hérésie, proférée au nom de Dieu, contribuera à l’annexion, contrainte et forcée, du comté de Toulouse et et du Languedoc, avec spoliation des titres, des terres et des biens, par les chevaliers croisés du royaume de France. Près de huit siècles plus tard, le 16 octobre 2016, c’est à Montségur, que l’Église catholique d’Ariège demandera un timide pardon, quelque peu tardif, pour le massacre des cathares. Dans tous les esprits, cette terre reste et restera à jamais insoumise, rebelle dans l’âme.

LA CITE ÉPISCOPALE

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Aux abords de la plus haute cathédrale de briques aux allures de château fort, l’imposante forteresse du palais de la Berbie, ancien palais épiscopal d’architecture militaire, où résidait Bernard de Castanet, évêque du pontificat de Clément IV, colérique, autoritaire, inquisiteur cruel qualifié de « soldat de la papauté « . La Berbie est  à l’image de son intransigeance, celle d’un pouvoir qui ne se déguise pas. Contournant la protection royale, l’évêque conduit deux grands procès d’hérésie contre les Albigeois.

Au cœur d’un des plus beaux écrins d’Albi, se niche le musée Toulouse-Lautrec qui, abrite la plus grande collection publique des œuvres du célèbre peintre visionnaire, natif de la cité albigeoise.  Un lieu intime de découvertes riches et variées où l’on peut découvrir et admirer le talent et le génie de l’artiste au trait éblouissant.

Au sein de la collection, léguée par les parents de Henri de Toulouse Lautrec, chacun peut admirer  deux des œuvres capitales, un autoportrait, qui lui donne un certain air de gravité, ainsi que la célèbre affiche du Moulin Rouge, la Goulue.

 IN EMINENTI

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C‘est en plein cœur de la campagne tarnaise, abritée des regards des curieux et des objectifs inquisiteurs, que se dresse dans toute sa solitaire beauté rustique, la chapelle oubliée de Notre Dame du Carla, bordée d’un cimetière envahi de chênes nains. Bâtie au XVème siècle sur les lieux d’un village détruit par Simon de Montfort dans sa croisade contre les Albigeois, elle porte le nom de Sainte Cécile, toute comme sa grande sœur, dont les contours se détachent au lointain.

Menacée de disparation au fil des siècles, elle est remise en état et décorée par Casimir Ferrer, artiste peintre et sculpteur local, aujourd’hui elle accueille des manifestations artistiques dont les recettes sont reversées à des œuvres caritatives.Vestige immortel qui  interroge tout autant qu’il interpelle. Épicentre d’une aventure épique où les ombres du passé nourrissent l’imaginaire d’un passionné, nourri de la richesse de ce pays d’Oc.

Au regard des mots des troubadours et des maux de l’histoire des cathares, la mémoire collective s’évertue à transmettre perpétuellement la Canso, chanson de la croisade, avec une telle permanence et une telle fascination, qu’un jeune auteur local, Claude Rey, érudit dans l’âme, s’est emparé de la réalité des faits et imprégné de ce douloureux passé pour broder avec talent, au sein de ce territoire d’authenticité, l’intrigue de son premier roman d’aventures : « In Eminenti: Les mystères du Carla« , qui connaît un beau succès, 5° réédition à ce jour ! 

A travers les méandres du temps, où se croisent tour à tour, Egyptiens, Wisigoths, templiers, et cathares réunis, Claude Rey nous entraine dans cette fantastique épopée, que lui-même qualifie de «Da Vinci code albigeois », sur les traces du dernier des descendants de la dynaste dissidente de Raimon Roger Trencavel, vicomte  d’Albi, d’Ambialet, de Béziers, de Carcassonne et du Razès, dépossédé de son autorité et de ses fiefs lors de la croisade des albigeois. Un spectacle son et lumière, joué sur le site de la chapelle du Carla viendra concrétiser le succès de ce roman épique, faisant revivre l’espace d’un instant solennel, les fantômes d’un passé ressuscité.

Il aura fallu sept ans de réflexion et de travail acharné, pour que le nouvel opus de la saga : « In Eminenti »: Le pacte des cathares«  voit enfin le jour. Thriller historique qui repousse et bouscule encore plus loin les limites de l’ésotérisme, tout en dépoussiérant croyances et mystères d’Occitanie. Cascades de coïncidences significatives qui changent le cours d’une vie, les lieux quasi mystérieux,  ont cette âme imperceptible que l’on ne rencontre qu’aux portes de la synchronicité.

La symbolique reste le fil conducteur de ce thriller qui nous guide à travers le territoire des ombres, dans les arcanes du labyrinthe des temps, inextricable dédale dont l’auteur nous déroule son fil d’Ariane. Chaque indice nous propulse au-delà de toute réalité ordinaire.  Dans ce foisonnement d’impasses, où la lumière reste confidentielle,  quelques portes dérobées, dont l’auteur détient les clés du mystère, cherchant  à recomposer des fragments d’exploration de la temporalité, sous la loupe de formules mystérieuses qui régissent dans les plus grands secrets, la cohésion et l’harmonie de l’Univers.

Une illusion que l’on croyait perdue, une sensation à fleur de peau, une perception intense et fragile, un infime grain de poussière, une auréole de lumière divine et le sablier des temps qui vous entraine dans l’incroyable récit d’une vision que l’on pourrait qualifier de voyage chamanique, à la rencontre des esprits enchristés dans le secret des pierres, au cœur de poupées russes . Une épopée qui vous tient en haleine jusqu’au bout de la dernière page.

Claude Rey est un passeur d’éternité.

7 PÉCHÉS CAPITAUX

Au sein de ce deuxième opus, l’auteur explore et revisite à sa façon les 7 péchés capitaux. La paresse reprend la forme originelle de l’acédie, un brouillard qui empêche de vivre. Démon qui éprouvait tous les moines et, quand il gagnait, la foi religieuse disparaissait : soit le moine plongeait dans une apathie et un sommeil dont il pouvait ne jamais se réveiller (un état dépressif et la perte de toute appétence), soit il s’enfuyait en courant dans le désert tel un dément. Chaque pamphlet est illustré par Casimir Ferrer  qui signe là sa seconde contribution après « Les mystères du Carla » en 2011.

 » AU CAP DE SEPT CENTS ANS, LE LAURIER REVERDIRA »

©Vent d’Autan

 Et puis l’Autan, vent des fous et vent du diable, véritable composante de la vie, indomptable et indompté dans la fureur de ses  tempétueuses rafales de colère, portant en son souffle puissant et ravageur toute la rage et la fierté de ce peuple.

Souffle d’espoir et d’espérance de la mémoire immatérielle des siècles, répandant au travers du  pays d’Occitanie, les cendres et le souffle de la résurgence cathare, de Guilhem Bélibaste, dernier “ Parfait ” cathare, qui fit cette prédiction en 1309, quelques années avant de périr sur le bûcher du château de Villerouge-Termenès:

 « Al cap dels sèt cent ans, verdejara lo laurèl «