Vent d’Autan
Par le plus grand des hasards, bien que je sois persuadé que le hasard ne soit, ni plus ni moins qu’une succession de rendez-vous, le vieux démon de l’écriture s’en est venu frapper à ma porte un soir d’orage, dans une période trouble de grand chambardement. Face à l’emballement de cette tempête d’émois, en réponse au flux des marées, la dialectique des mots s’est imposée comme une évidence, bouée de sauvetage, pansement de l’âme au faîte des Abymes.
A partir de cet instant, j’ai pris pour habitude de noter des mots, des idées saisies au vol et des bribes de phrase écumées au fil du vent. Petits bouts de sensations collectés et consignés dans les pages vierges de cahier à spirale, seconde peau de l’ombre de mes errances. Au fil des temps, l’écriture est devenue un second souffle, une bouffée d’air pur, un bol d’oxygène, tout aussi vitale qu’essentielle, compagne de mes pérégrinations dans les territoires de brume.
Les premiers essais, infructueux, ont quelque peu calmé l’ardeur de mon empressement à tutoyer l’alchimie du verbe. N’est point Arthur Rimbaud, celui qui se revendique haut et fort, poète! Mon écriture est la fidèle retranscription de mes émotions. Celles qui m’invitent à me dépasser et à sortir de ma petite zone de confort. Celles qui me bousculent du train-train de mon quotidien. Celles qui, sans crier gare, m’invectivent et me rappellent à mon devoir d’humanité.
Alors oui, je transpire les mots et triture les verbes, les colore de noir crasseux, parfois hideux, poisseux, aussi habités que puissent l’être les rêves éveillés. Emporté par les rafales de l’Autan, guidé par toutes ces pulsions de vie, je noircis des pages blanches d’écriture, à l’emporte pièce, dans la fulgurance de l’instant, guidé par une main invisible, submergé par l’esprit des poètes maudits ou anonymes. Sans doute, devrais- je me contraindre à écrire blanc sur noir, sur l’écran noir de ces nuits blanches, avec cette plume d’ange, portée aux nues par Claude Nougaro , le chanteur à l ‘accent de rocaille.
Toujours sur le fil, en équilibre précaire entre passion et émotion, j’habite et je vis dans ce monde sauvage et violent, à chercher du sens à cette vie passagère. Incompris, bannis, maudits, qu’importe, les poètes ont toujours eu l’écriture bien pendue ! Les mots sont passerelles de lumières, ils créent l’univers dont vous êtes l’auteur. Est-ce le poète qui apprivoise les mots ou les mots qui façonnent le poète ?
Périlleux exercice, l’écriture, est cet instant d’aventure au bout du chemin, lieu de pèlerinage et d’abandon, qui met en exergue les premiers frimas des anges gardiens de l’ombre. Véritable dépouillement face à l’embellie de la source. Intarissables voyageurs, les poètes, figures visionnaires souvent piqués au vif, saisissent à merveille l’instant si particulier de cet enchantement.
Sous mon nom de plume: Vent d’Autan, je vous invite à découvrir et à parcourir cet Univers en écho à la résonance de cet Esprit d’Autan. Feuilletez les pages, abandonnez-vous dans le tourbillon de mots, laissez-vous happer par l’alchimie du verbe. Bousculez vos rêves les plus fous et faîtes vibrer cette sensibilité qui sommeille au plus profond de vous.
Bon Vent !