SOUS LA COUVERTURE DE L’HIVER
Sous l’insistance cruelle des morsures de l’hiver,
Le jardin des délices, peu à peu s’est assoupi,
Jusqu’à s’endormir dans cette douce léthargie,
Du temps de la trêve saisonnière.
En toile de fond, un paysage monochrome
Enveloppé d’une épaisse toile de brume diaphane.
A la toute première migration,
Le chant des oiseaux s’est envolé
Dans les bourrasques de vents
Et l’écureuil intrépide s’en est allé
S’emmitoufler à l’abri des regards.
La nature ayant toujours eu horreur du vide,
Le silence, un brin monacal,
S’est invité ici en toute simplicité.
Le temps suspendu au rythme
De la pause de saisons.
Parfois, au travers d’une infime fêlure,
Béante au travers de l’épais brouillard,
Une nuée de brins de soleil insolites
S’invite dans ce vaste monde endormi
Figé et transis par le froid glacial.
Ébouriffés sous une pellicule de givre
Quelques bourgeons bien trop téméraires,
Se sentant pousser des ailes,
Tentent de braver le froid matinal
Pour une brève incursion printanière.
La lumière du jour s’étiole au crépuscule
L’appel de l’hiver referme la brume,
Sous l’éclat du clair de lune
Le jardin des délices en léthargie
Se drape de sa belle parure glacée.