SA MAJESTÉ CARNAVALESQUE

Jacquemart sonnait l’angélus

Un clebs se secouait les puces.

Virtuose bestiaire rôdait là

Même ceux que l’on n’attendait point.

Campés à l’antour d’un gland chêne

Chacun pouffait telle une baleine.

Gallinettes et gallinacées

Au chant du coq se trémoussaient.

Canis Lupus charismatique

Sautait pieds joints à l’élastique.

Sur un air d’Hippo Tam-tam

Rose flamand aux échasses, grand dam.

Au carnaval des réjouissances

Ruisselait la corne d’abondance.

Là où les mendiants se font rois

Folie dionysiaque grand festoy.

Engraissés comme des coqs en pâte

Sous des airs d’humeurs scélérates,

Les gros requins de la finance

Se lorgnaient en chiens de faïence.

Perchés sur leurs grandioses chevaux

Ils s’injuriaient de noms d’oiseaux,

Plantés droits, vertiges d’échalas.

Point de quoi fouetter médiocre chat !

Qu’étaient- ils censés faire céans

En ce folklore, ventripotents,

Pour se fourrer en vilain guêpier

Vils fâcheux matous échaudés.

A s’ennuyer comme un rat mort

Baillant aux corneilles, rustaud sort.

Sous nuit noire, tout est mistigris

Et sous les toits, dansent les souris.

Mais revenons à nos moutons

Point de sabre et de goupillon !

Aucune raison de prendre la mouche

Ou de subsister sur la touche.

Gens de cours ainsi se flagornent

A prendre le taureau par les cornes.

Miséreux versus misérables

Point de morale aussi affable.

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées

Criez haro sur le baudet !