LIGNES FUGACES

Il rêvait d’ailleurs
De lieux inachevés
Il songeait ailleurs
De traces effacées.
Tout au bout, la pointe
Par ici la fin des terres
Figée en ce ciel d’étreinte
Insaisissable éther.
Ainsi s’achève la route
Jetée sans rivage
Plus aucun doute
Que de lointains mirages.
En ces eaux tumultueuses
Où s’abîment les saisons
La houle ensorceleuse
S’époumone en tourbillons.
Non loin des foucades échoués
Un phare à éclats dans la brume
Volée de sternes cendrés
Frêles escales de plumes.
Sur fond d’éternité
L’horizon, unique point de chute
Infinies langueurs de fin d’été
Linceul de brisants en lutte.
Dans les dérives de l’obscurité
Le ciel se heurte aux tourments
De tant de silences entremêlés
Seuls bruissements au firmament.
Parfois s’achève le voyage
Sur le rebord du monde
Vertueux grappillage
Sous la résonance de l’onde.