LE CHANT DES GALETS
Psalmodie incantatoire des bords de grève murmurée dans le battement des flots déferlants. Par delà les terres nues, ces voyageurs égarés parvenus au seuil du monde.
Le chant des galets d’antan
Ceux qui ont disparu.
Dans le souffle des embruns
La lamentation du lointain
Ceux qui ont disparu.
Des profondeurs de l’océan
À la surface des flots dérivants
Ceux qui ont disparu.
Toutes ces âmes en peine
Qui pleurent à perdre haleine
Ceux qui ont disparu.
Au creux des tempêtes
La rumeur qui s’entête
Ceux qui ont disparu.
Dans l’ombre du ponant
À la poursuite des temps
Ceux qui ont disparu.
Mot à mot
Maux pour maux
Ceux qui ont disparu.
Vers le lointain qui s’efface
Sans jamais laisser de traces
Ceux qui ont disparu.
Aux lueurs de l’aurore
Parée de chevelures d’or
Ceux qui ont disparu.
Le long des bords de grève
Sous la brise des rêves
Ceux qui ont disparu.
Il est un temps honni
Dans le fracas et la furie
Ceux qui ont disparu.
Ne reste plus grand-chose
De ces destinées moroses
Ceux qui ont disparu.
Quel est ce chant lancinant
Décuplé par les lames de l’océan
Ceux qui ont disparu.
La mer que l’on voit danser
Le vent que l’on entend chanter
Ceux qui ont disparu.
Au fil des générations
Les galets à l’unisson
Ceux qui ont disparu.