SUIVRE LES LIGNES DE VIE

Que reste-t-il de vivant, d’éternel

De ceux qui partent ainsi,

En solitaire pour ce long et périlleux voyage,

Au lointain, vers les rivages de l’inconnu ?

Quelques bribes de souvenirs épars

Semés dans le tourbillon d’une vie

Que l’on se plait à collecter, à rassembler

Pour reconstituer avec patience et minutie

Le puzzle d’une existence soudain évaporée.

Autant d’émois que d’émotions partagées

Au fil d’un temps passé, succombé.

Autant d’instants mémorables

Que de précieux moments inoubliables

Ineffables témoins du meilleur comme du pire.

Pléthore d’histoires vécues au travers

De l’intimité à peine effleurée

De ceux qui ont fait un bout de chemin

Avec toute la force, la conviction et l’élégance.

La longue errance au fil des années

D’une existence nourrie d’inspiration

Et ces milliers de petits cailloux blancs essaimés,

Semés dans le sillage de cette traversée,

Dispersés ça et là, au gré du chemin.

Comme une évidence, pour tracer la route

Nous ouvrir et nous montrer la voie,

Et ne jamais perdre la trace

De ces aventuriers au bord de l’écume

 Qui, bien avant nous ont emprunté

Les sentiers escarpés du monde.

La route que l’on ne saurait voir

Sans peut-être jamais l’apercevoir

Au fil de nos déroutes anonymes

Dans l’écho de sa symphonie.

 Nous sommes et nous voilà malgré tout,

Les enfants orphelins de ce paradis perdu.

Il ne nous reste plus qu’à partager

Les rires, les joies et les peines.

Trilogie de notre tragédie humaine.

Comme un adieu au grand récit d’aventure.