RÉCLUSION ARBITRAIRE

55 jours, cloitrés entre quatre murs, à attendre la suite d’un hypothétique je ne sais quoi. Ces lieux suintaient le moisi à grand coup de renfermé, emprunts de cette folle envie de gambader et s’échapper de cette prison dorée. Qu’y avait-il dehors, au loin, de l’autre côté de l’interdit ?

Ne tenant plus de cette terrible impatience, il se décida à mettre le nez dehors, voir le bleu du ciel. Il prit son courage à deux mains, bien décidé à affronter les démons de cette apocalypse annoncée. Il s’imaginait le pire, un terrible monstre tapi dans le monde de l’invisible, prêt à planter ses crochets venimeux dans l’épiderme de ses chairs. A pas de loup, il s’avança à travers l’épaisse forêt, scrutant le moindre bruit, la plus petite anomalie.

Les battements de son cœur sonnaient la charge folle de la cavalerie au galop. Le bruissement des feuilles effleurées par le vent mirent ses cinq sens en alerte. Son sang ne fit qu’un tour, à fleur d’adrénaline. Bondissant d’un chêne aux ramages majestueux, un petit écureuil à la frimousse timorée, traversa le sentier sans plus crier gare !

Après une fraction d’effroi, le souffle court, il se mit à rire aux éclats de sa propre mésaventure. Son cœur se mit à battre la chamade, il était encore vivant !