ÉCLOSION DES MŒURS

Le bourgeois rondelet

Sa morale émoussée

Ne s’accommode point

De tel esprit malsain.

Le Baudelaire effraie

Cet orgueil des damnés.

Sont les vers, dans le fruit

Quand au poète, maudit.

Quel est cet étrange Mal

Fleur charnelle et vénale

Qui entre les interstices

Vient enflammer les vices.

La morale outragée

Lui, et son âme fêlée.

Luxure, fougueux cancans,

Ivre, au feu des volcans.

Vers le ciel quelquefois

Vers les cieux d’apparat

Derrière l’immense brouillard

L’extase d’un œil hagard.

Univers moins hideux

Vertiges obséquieux

Furibonde agonie

Vers un gouffre obscurci.

Par delà les mers

S’engouffrer  en Enfer

Intruse maturité

Feu de précocité.

Innocents paradis

Palais de féeries

Nuits noires et cris plaintifs

Plaisir d’amours furtifs.

Entrechats mystérieux

Écrin voluptueux

Le cœur serré d’angoisse

Larme furtive qui s’efface.

Au poète implacable

Soucieux de l’ineffable

Sur les fonds ténébreux

En son cœur loin des yeux.

Chassé du Paradis

Bien triste alchimie

Métamorphose du spleen

Comme lui seul s’imagine.