CHOUETTE, IL PLEUT!
Modeste goutte de pluie pour épancher la soif de nos folies.
Après avoir dansé pieds nus sur la terre
Le visage tourné vers la cime du ciel,
A l’aube du petit matin
Il s’est mis à pleuvoir des cordes.
Au terme d’une fâcheuse absence
La pluie, bienfaitrice divinité,
Invité surprise, ludique à souhait,
Bien plus romantique que le soleil
Qui plombe nos paysages d’été.
Source vitale sans cesse renouvelée,
Hôte de nos contrées assoiffées,
L’averse qui s’épanche à flots
Purifie et rafraîchit le monde.
On en avait presque oublié
Le doux murmure de sa mélopée,
Dissonance monocorde,
Perception de nos rêveries enfantines.
Tiens donc, voilà qu’elle s’en est allée,
Éphémère accalmie
Laissant à l’arrière de son sillage
Cette odeur fraîche et unique
Impossible à décrire.
Pétrichor, accord et à cris,
Odeur singulière de la Terre
Sous le poids de l’eau,
Mère ruisselante de vie.
Le moment venu de percevoir
L’enchantement maussade
Des paysages au temps gris.
Et pouvoir danser sous la pluie.
Comme si le mauvais temps n’existait pas.
A pieds joints, sauter dans les flaques.
Qu’il pleuve ou qu’il vente,
Modeste parenthèse malicieuse.