CHACUNE DE CES NUÉES D’ÉCLIPSE

Certaines vérités semblent si douloureuses

Que parfois l’on préfère détourner le regard

Comme pour mieux occulter l’inévitable.

Entre feinte et évitement,

À chacun sa façon propre de détourner l’attention

Ultime parade de ferveurs fraternelles.

Et sans que personne n’y prenne garde

La nuit, d’une inépuisable douceur

À l’affut d’un dernier répit.

Dans la pénombre du soir

Ses yeux mi clos scintillaient

D’une infinie tendresse.

Toute encombrée de sommeil,

Sans bruit, elle s’est éteinte

Dans la lueur de l’aube naissante.

Avec une fureur invisible

Le ciel a pâli en ombres fuyantes

Juste un pas de côté.

Une porte s’est ouverte

La vie toute entière s’y est engouffrée

S’éclipsant dans l’éternité des songes.