À NOS PAIRS

Partir au grand large,

S’en aller au loin

Juste avant de s’évaporer

Dans les cieux vénusiens,

Partir un jour, pour toujours…

Bien plus qu’un simple au revoir.

Un dernier adieu plein de vague à l’âme

Jusqu’au fond de nos yeux rougis

Le cœur en berne à l’alangui.

Naitre, Vivre, Mourir

La Vie en trois actes majeurs

Commedia dell’arte

De chacun d’entre nous

Simples communs des mortels.

Aux portes de l’Orient

Quand s’éveille le crépuscule,

L’astre de lumière perce la nuit,

Poursuivant sa course jusqu’au zénith

Avant de s’embraser en silence

Dans les vastes profondeurs des océans,

Où voguent dans l’obscurité

Quelques vieux loups de mers

A la poursuite de rêves chimériques.

Une page pleine de vie se tourne.

Place à une nouvelle histoire

Vierge d’humeurs et d’états d’âme.

Histoires à s’imaginer, à s’inventer

Pour y inscrire en lettres d’or

Une nouvelle tranche d’espoir

Entremêlée d’espérance, de rires, de joie.

Loin des chagrins et des tourmentes,

Malgré les éléments déchainés

Il faudra rester debout, intact.

Surtout ne pas sombrer

Dans la torpeur du chaos

Au risque de couler à pic

Englouti dans la houle en furie.

Un rayon d’or traverse le ciel bleu azur,

Le patriarche hisse les voiles

Prêt à larguer les amarres

Pour ce lointain voyage en solitaire

Où la terre n’est plus qu’une brève escale.

On se sépare sans le savoir,

On se quitte ivres de larmes

Le cœur suspendu au- dessus du vide.

Hors des sentiers battus,

L’instant d’un pâle murmure

Le temps suspend son vol.

La place reste désespérément vide.

Vidée de perspectives et de sens.

L’absence que l’on savait pourtant cruelle

Nous défie de mille tourments,

Chacun croyant à la continuité de l’autre.

Le fils prodigue, seul,

Se devant de reprendre le flambeau.

Trouver et prendre une nouvelle place

Transmettre des idées neuves

Loin du monde de l’indifférence.

Un bien lourd héritage à porter

Sur nos frêles épaules.

Puisque rien ne pousse

A l’ombre d’un grand chêne,

Il nous faudra prendre ce bâton de pèlerin

Pour aller se perdre sur cette route sinueuse,

Et prendre son envol malgré tout.

Sans voix, trouver sa voie

Puis laisser sa trace en pointillés

Sur ce tortueux chemin d’errance.

Infini et douloureux périple

Qui mène jusqu’au plus profond de Soi.

Tous ces tourbillons aléatoires

 Résument les hasards de nos existences

Au travers du lien de sang

Qui nous unit à nos pères

Sur la trace indéfectible

Dont seules se souviennent encore

Les étoiles au firmament.