IL EST CINQ  HEURES

Il est 5 heures….

Qu’elle est donc cette fantaisie un peu folle que l’on ne saurait évoquer sans oser se leurrer ? Alors comment compulser de la sorte quelconque amorce de texte vertueux, sans tremper cette plume frêle et fugitive, simplement guidée par le regard de l’imaginaire ? Là bas où le lointain s’abime dans le flou, dans les vagues de lames salines.

Censure des mots, césure entre connu et inconnu que l’on évoque par de faux semblants. L’écriture, panachée, accroche le bonheur du phrasé. La texture n’est plus qu’une ébauche d’ombres et de lueurs déposées sur la blancheur de cette page sans paroles. Avec ce supplément d’âme les mots tentent de s’échapper à travers les secrets du grand cirque  qui borde l’écrin de l’effervescence des passions.

Blues de poète égaré par delà les nappes de brumes. Sur les passages de traverse, à la récolte de ces moments suspendus dans l’éther sacré. Nos plus beaux jours, ceux que l’on garde secrets au creux de la vague comme une amorce sonore, chuchotée à l’aube  des temps.

Le sac et le ressac, le flux et le reflux, au rythme des marées. Mouvement perpétuel d’un cycle sans cesse renouvelé. Portés par le souffle du vent, les mouettes s’ébrouent dans le bleu de l’océan. Sur la plage désertée, le temps s’approche et nous frôle de ses périodes de doute et d’euphorie.