BLUES DE L’ECRIT-VAIN
L’écriture, serait-elle acte de solitude ?
Simple vision solitaire
Ou multiple ferveur salutaire.
Solitaire, pour qui d’autre que soi
Salutaire, pour quel entre-soi.
Seul dans sa bulle,
Reclus au retranchement du monde,
A écrire des mots à l’encre de poésie,
A noircir des pages de quotidien,
A s’inventer des histoires sans fin
Que tant d’autres voudraient vivre.
Des histoires à dormir debout
Chaque nuit de pleine lune,
A s’affranchir de la répétition des jours,
A s’aventurer dans les terrains marécageux
De l’imagination débridée,
Quelque part en terres inconnues
Aussi puériles et aussi hostiles soient-elles.
Si l’exercice furtif de l’écriture torture tant
Les esprits plus ou moins contrariés,
Elle est et elle reste avant tout
Source éternelle d’apaisement,
Fidèle compagne d’infortune.
Elle nous envahit corps et âme
Et nous emporte malgré nous, malgré tout,
Dans la transe de sa ferveur symphonique,
Jusqu’à l’extase triomphante de l’hallali.
Ermite cloitré dans le désert de l’affectif,
Marcheur volontaire sur le chemin de croix,
Navigateur solitaire dans les rugissants en furie,
Astronome mélomane funambule des étoiles,
Tous aiment s’y abandonner entre parenthèse.
Liés et reliés en désespoir de cause.
Le repli sur soi n’est point vaine lâcheté,
Juste bref moment d’égarement,
Un instant d’évasion pour se retrouver soi.
Simple et unique question de survie
Solitude versus foulitude.