BLUES DE L’ABÉCÉDAIRE

Autant d’harassantes  journées

Belles et interminables

Calquées sur la course du soleil.

Dans la fraîcheur de la nuit,

Éveillé par le clair de lune,

Fidèle compagne d’infortune,

Gare  à l’intrépide chouette

Hululant son chant monocorde.

Infini torpeur nocturne

Jamais apaisée, jamais rassasiée.

Kilomètres d’insomnies

Laissées au bord du chemin.

Mille et une virées noctambules,

Nuits sans pareil, sans sommeil,

Ourlées de paupières lourdes,

Parsemées de décompte moutonneux.

Quand les heures s’égrènent sans fin,

Rien ne va plus, faites vos Je!

Sur la ligne de flottaison

Tout devient presque silence,

Une lueur d’aurore matinale

Vient toquer sur les volets entrebâillés.

Wagons rouillés sur voie désaffectée

X ° nuit à charmer Nyx

Y aura-t-il encore d’intenses nuits

Zébrés d’instants de solitude?