DÉPOUILLEMENT

Tandis que les plus audacieux font de la résistance, l’autan a fini par décrocher chacun des tracts coloris havane. Chus, déchus de leur état de grâce, ils gisent à terre, linceul de feu follet. Dernières splendeurs mordorées. Corvée de feuilles, interminable et laborieuse. Dépouillés jusqu’au prochain printemps les arbres d’hiver semblables à une farandole de squelettes rompus au dénuement. Silhouettes mouvantes des temps noirs et limpides. Vient le jour où claudiquent le vent et ses humeurs maussades.