FLEURON DU MONDE

Les hommes,

habitent-ils tous le même monde ?

Ce monde las

disloqué de mille fragments épars

éparpillé aux caprices des vents

captifs dans l’antre d’Éole.

 ***

Depuis que le chaos s’est fait monde

chacun sillonne les immensités

d’improbables infinis

au fil d’implacables destinées

écrites en lettres de chair

gravées dans l’être de sang.

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Jusque dans le cœur de chacun

un monde complexe, multiforme

dilué dans l’agglomérat de hautes sphères.

Multiplicité d’univers dispersés,

disséminés aux quatre coins du globe.

 ***

Le meilleur des mondes

en chacun d’entre nous,

conceptualisé, pensé

rêvé et imaginé

pour tout être résolument humain,

en quête de soif, d’idéal.

 ***

Tel un pamphlet d’idéologies inavouées

au service de ceux

qui n’habitent nulle part.

Un monde sur mesure crée pour eux,

sans aucun accord tacite.

Un monde imposé

déposé en offrande sacrée

où chacun pourrait s’y sacrifier.

 ***

Certains affirmaient être d’ici

quand d’autres soutenaient venir de là-bas.

Et pourtant, au dessus de leurs crânes

tous partageaient le même ciel.

*** 

Certains habitaient dans leur tête

un monde bien à eux

à l’abri des regards indiscrets,

empli d’inextricables labyrinthes

à l’orée d’inhospitalières contrées.

 ***

Un monde à l’écart du monde

reclus, exclus, perdu

dans les méandres de la folie et de l’oubli.

Un destin tout tracé dans le sillage des comètes.

*** 

 Monde froid, cynique et cruel

rigide, cadré, encadré,

dépossédé, labellisé, formaté.

Sur la même longueur d’onde temporelle.

Le meilleur des mondes.

Paradis perdu, Éden déchu ?